DANCE BY LAURENCE

LAURENCE

Les vagues nonchalantes n’attendent que moi pour rouler, gronder, me faire de l’œil sous le soleil exactement. Mais point de vague à l’âme ni de blues en blouse, j’ai choisi de me prélasser sans me lasser, blondie building, pieds presque nus dans le sable chaud, à l’ombre de mon longboard de balsa.

Atlantique et chic, Miami friendly, je surferai peut-être, si le cœur m’en dit, je déploierai mes ailes sans y laisser une seule plume.  
Oui, j’aurais pu laisser le ride me porter doucement au gré du vent jusqu’aux virages de Rodeo Drive, mais j’ai préféré me la couler douce en prenant l’Overseas Highway, direction Key West, solaire, bohémienne, presque hawaïenne. Je me laisse faire, un air d’Air entre deux mers, assoupie, légère, aérienne.

CAPE TOWN

Me pavane à Paname, ça vanne mes oversized, un regard noir pour les faire taire, ces échalas dégingandés, ces petits rois de la sape qui aimeraient jouer aux pompiers, haut les mains les mecs, faites place nette, je ne suis jamais en détresse.

Oxmo et Papa Wemba entre les oreilles, démarche chaloupée, je sais rugir sans rougir, je mets les voiles et les robes plissées, qui m’aime suive mon panache coloré.

SAPOLOGY

Je remonte la rue de Belleville, straight from Brazzaville, direction l’Opéra pour un café noir comme une nuit à Kinshasa, je me dédie au dandysme, me déhanchant sur mes talons hauts martelant l’asphalte haut en couleurs.

Fauve, féline, tachetée, rayée, perchée, satinée, je fends la foule bigarrée, grande cheffe de la société des ambianceurs et des personnes élégantes, sapée comme jamais, sarouel façon Aladdin, grande méchante louve, chasseuse de rythme et mangeuse d’hommes, pour leur plus grand bien.

RIVOLI

Stop ! Coup d’œil dans la vitrine, divine, on me devine,
silhouette furtive, je saute dans un taxi grognon, mon manteau oversize jeté
sur la banquette en sky, l’habitacle étouffant le ramdam de Paname. Je me mire
dans le rétro, regard appuyé vers l’avenir, un petit bijou dans cette robe
longue qui me colle au cœur et au corps.

 Détour et des tours plus tard, je me fais passante et sans
souci, nostalgique, magique, minérale et logique, bague au doigt et pierre de
taille, m’engouffrant en coup de vent derrière la porte cochère, cachotière,
satinée de la tête aux pieds. Envie d’un café, d’un whisky, d’à tes pieds jeter
cette capeline de super héroïne pour devenir ta Parisienne qui s’éternise, ta
friandise.

SAINT-GERMAIN

Boulevard Saint-Germain, je survole le macadam direction la
place de Furstemberg, trois petits tours et puis s’en vont, la pluie martèle le
pavé, ici, c’est mon Paris. Je vole face au vent glacé qui se joue de mes
atours et empourpre mes joues, remarquable en noir et blanc, parée d’or,
divine, so French en trench.

 Je me grise en gris, sous les pavés, à la page, passages
cloutés et bandes blanches, je suis piétonne et fends la foule, boutons et
brocards dorés, broderies au fil du temps qui passe, qui donnent à ma
silhouette l’éclat d’un soleil d’automne. 

MARINA

Faro Island, toutes dans le même bateau, piloté par une jolie blonde qui se consume sur une mer bleue, going with the flow, je fends les flots en Riva pour faire rêver mon amant ravi, l’enlever pour mieux m’élever, Suédoise, suave, Batave, Danoise, nordique comme une lave in love, un volcan explosif, une éruption baltique, un rock volcanique, une folle sarabande entre Ingrid et Ingmar Bergman.

Je suis bleu Klein, blouse within the blues, bonnet bleu, bleu bonnet, bleu de travail, j’enfile mon caban sur cette robe parapluie, me protégeant des embruns, le comble, pour une blonde.

OASIS

Sables en mouvement, sous les roues de mon bolide, direction le paradis, mais dans un train d’enfer. Moto, terrible engin de haute voltige, vertige des grands espaces, je mets les gaz à fond la caisse de pierres précieuses, de myrrhe et d’or, reine mage casquée pour une traversée du désert et brown leaves matter.

C’est l’automne au Maroc, c’est l’automne dans les jardins de Paris, je me tapie persane, je me love, je m’enroule, me réchauffe et m’échauffe de laine vierge et de fourrure, un grand sac fourre-tout, un talisman pour repousser les djinns et affronter l’hiver.

LAURENCE

Mettre en musique ce week-end, vite, après cette longue semaine, guitare sèche et ambiance électrique, petit frère et grandes sœurs, tous ensemble de concert dans cette grange aux belles, chœur à cœur, hippies chics, hobos beaux gosses, nonchalants, engagés, old fashion et tellement branchés. On va en faire tout un foin, le temps de nous retrouver, kind of blues, cordes pincées, chapeaux vissés, chorégraphie mille fois répétée dans la vie comme sur les pistes où l’on joue au trappeur.

Une collection façonnée par Laurence, dans laquelle on a envie de se lover, de prendre ses aises ou de déployer ses ailes. Un vent de liberté, mon Amérique à moi, authentique et rythmée, vivante, aérée, aérienne et terre à terre. Et si on s’évadait ?

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